Sur le long terme, un outsider vous rapportera toujours plus qu’un favori
Si vous parcourez le net, vous trouverez tout un tas d’explications sur la définition d’une value (ou plus exactement un « value bet »), et la façon dont celle-ci se calcule. Pour faire simple, vous estimez le pourcentage de chances que l’évènement sur lequel vous souhaitez parier se réalise, et vous le ramenez à sa côte réelle. Vous estimez que l’équipe A a 25% de chances de gagner le match, alors toute côte supérieure à 4 constituera une value. Vous estimez que l’équipe B a 50% de chances de gagner le match, alors toute côte supérieure à 2 constituera une value. Vous estimez que l’équipe C a 75% de chances de gagner le match, alors toute côte supérieure à 1.33 constituera une value. Et ainsi de suite, selon le pourcentage appliqué par votre estimation et la côte proposée par le bookmaker.
Toutes ces explications que vous pouvez trouver sont justes, dénicher des values est la base du parieur sportif rentable. Mais néanmoins, aucune ne vous explique l’impact réel que cela a sur le bénéfice total généré sur le long terme, et aucune ne va au fond du raisonnement mathématique inhérent au bon calcul de cette value. Tout simplement car il en existe 2 types : les values sur les favoris, et celles sur les outsiders. Pour un parieur, les 2 ne représentent en aucun cas le même potentiel de gain.
Explication.
D’un point de vue profit, et à espérance mathématique (de réalisation de l’évènement) réciproque, la value d’un outsider est nettement plus intéressante que celle que vous pourrez avoir sur un favori.
Première chose très importante, lorsque la côte d’un favori baisse, par exemple pour passer de 1.40 à 1.33, la côte de l’outsider, elle, augmente fortement, passant de 3.10 à, disons, 3.50. Et inversement, lorsque la côte d’un outsider baisse de 3.50 à 3.10, la côte du favori, elle, augmentera de 1.33 à, disons, 1.40. C’est cette différence et ses conséquences sur votre rentabilité que nous allons décortiquer dans la démonstration ci-dessous.
Pour cet exemple, nous allons simuler 2 séries de 200 paris de 100 euros chacun sur des values fictives. La première série portera sur des côtes à 1.60, sur lesquelles la probabilité de réalisation de l’évènement que nous aurons estimée en tant que parieur sera de 66% (plus précisément 2/3). Dans ce cas précis, toute côte supérieure à 1.50 constituera donc une value. La seconde série portera sur des côtes à 3.50, sur lesquelles la probabilité de réalisation de l’évènement que nous aurons estimée en tant que parieur sera de 33% (plus précisément 1/3). Dans ce cas précis, toute côte supérieure à 3 constituera donc une value.
Mise en application de l’exemple ci-dessus :
1ère série :
200 paris réalisés. 2 tiers de paris gagnants à côte 1.60, soit 133,33 paris gagnés (arrondis à 134) et 66,66 paris perdus (arrondis à 66).
Gain net pour une mise de 100 euros par pari : (100 X 134 X 1.60) – (200 X 100) = 1440 euros
Bénéfice réalisé : 1440 euros
2ème série :
200 paris réalisés. 1 tiers de paris gagnants à côte 3.50, soit 66.66 paris gagnés (arrondis à 66) et 133.33 paris perdus (arrondis à 134).
Gain net pour une mise de 100 euros par pari : (100 X 66 X 3.50) – (200 X 100) = 3100 euros
Bénéfice réalisé : 3100 euros
Le résultat d’une telle simulation est on ne peut plus clair. Lorsqu’il est question de value, c’est-à-dire de côte surévaluée par un bookmaker, les outsiders sont beaucoup plus rentables que les favoris. Et plus vous appliquerez cette simulation à des côtes d’outsiders élevées (et donc des côtes de favoris faibles) plus ce résultat augmentera les bénéfices réalisés sur la série de l’outsider, et diminuera ceux du favori.
La preuve ?
Exemple ci-dessous avec 2 séries de 200 paris de 100 euros chacun sur des values fictives. La première série portera sur des côtes à 1.20, sur lesquelles la probabilité de réalisation de l’évènement que nous aurons estimée en tant que parieur sera de 90%. Dans ce cas précis, toute côte supérieure à 1.11 constituera donc une value. La seconde série portera sur des côtes à 13, sur lesquelles la probabilité de réalisation de l’évènement que nous aurons estimée en tant que parieur sera de 10%. Dans ce cas précis, toute côte supérieure à 10 constituera donc une value.
1ère série :
200 paris réalisés. 90% de paris gagnants à côte 1.20, soit 180 paris gagnés et 20 paris perdus.
Gain net pour une mise de 100 euros par pari : (100 X 180 X 1.20) – (200 X 100) = 1600 euros (notez que ce montant est supérieur aux 1440 euros de l’exemple précédent car nous avons pris une côte volontairement élevée – à savoir 1.20- par rapport au pourcentage estimé de réalisation de l’évènement –à savoir 90%-, afin de mieux illustrer notre démonstration et lui donner encore plus de poids)
Bénéfice réalisé : 1600 euros
2ème série :
200 paris réalisés. 10% de paris gagnants à côte de 13, soit 20 paris gagnés et 180 paris perdus.
Gain net pour une mise de 100 euros par pari : (100 X 20 X 13) – (200 X 100) = 6000 euros
Bénéfice réalisé : 6000 euros
Cette dernière illustration est un cas extrême car peu de parieurs placent un nombre important de paris sur des côtes de 13 (la variance induite par cette stratégie de betting serait très dure à gérer), mais nous vous exposons ce cas afin que vous puissiez prendre conscience de la réelle différence d’une value appliquée à un favori et celle d’un outsider.
Retenez vraiment qu’une value sur un favori est sur le long terme relativement peu avantageuse en matière de gains réalisés. A contrario, savoir dénicher les values sur les outsiders est une bien meilleure affaire, qui si vous parvenez à la maîtriser, peut vous permettre d’effectuer d’importants bénéfices et augmenter considérablement votre rentabilité dans les paris sportifs.
Pour finir, et si vous êtes adeptes des paris simples sur des côtes comprises entre 1.05 et 1.25, lisez attentivement ce qui suis :
Prenons l’exemple du match de NBA du 25 NOVEMBRE 2014 entre Les Dallas Mavericks et les Indiana Pacers.
Si vous aviez placé un pari moneyline sur les Mavericks, leur côte finale sur Pinnacle était de 1,07. Pour 100 euros misés, vous pouviez donc espérer un bénéfice de 7 euros. Sur un match de ce type, avec un ultra-favori et un outsider côté au-dessus de 10, ce bénéfice de 7 euros représente la même chose que la différence de value offerte entre un OVER 197,5 (côté à 1.91) et un OVER 198.5 (côté à 1.98). Pour parvenir à gagner 7 euros supplémentaires, croyez-vous que la première solution soit plus bénéfique et moins risquée que la seconde ?
Pour l’histoire, Les Pacers ont remporté ce match 111 à 100.
Faîtes donc attention avec les très petites côtes, même si vous estimez que celles-ci représentent une bonne value. Sur le long terme, elles se transformeront souvent en piège.